mardi 23 octobre 2012

Les cabinets de conseil ne sont guère prisés par les dirigeants de PME et TPE - Les Echos Entrepreneur

Et pourtant, n'était-ce pas le bon moment de faire appel à un professionnel?



Les cabinets de conseil ne sont guère prisés par les dirigeants de PME et TPE

Les cabinets de conseil peinent à se faire connaître des PME et TPE. La Chambre de l'ingénierie et du conseil de France* (CICF) tire cette amère conclusion d'une étude effectuée par l'institut CSA auprès de plus de 1.000 dirigeants de ces entités. Les pouvoirs publics et la Fédération nationale des chambres professionnelles du conseil (un millier de consultants indépendants répartis dans 700 structures) avaient pourtant initié, l'an dernier, un tour de France du conseil de plusieurs mois, en vue de favoriser des rencontres entre dirigeants et consultants.
Il n'empêche. Une multitude de petits cabinets, bureaux d'études et professionnels libéraux (90 % des entreprises d'ingénierie et de conseil) peinent encore à se faire connaître. « Quand on parle de conseil en management, les PME et TPE opposent soit de la méconnaissance, soit un a priori négatif. Elles ne font pas le lien avec le quotidien de leurs fonctions support et de production », observe Emmanuelle Weiss, vice-présidente de la CICF Management.

Profession non réglementée

Alors que ces PME et TPE doivent faire face à des enjeux de développement cruciaux et à d'importantes difficultés en termes de ressources humaines ou de refonte de processus, 50 % d'entre elles n'ont jamais fait appel au conseil et 65 % de celles qui y ont déjà eu recours - le plus souvent sur recommandation de leur réseau professionnel et dans le cadre d'une démarche volontariste d'amélioration -ne le font pas de façon récurrente. La raison ? « Ces entreprises, dirigées le plus souvent par un homme orchestre, estiment disposer de compétences internes », explique Emmanuelle Weiss. Sauf quand la complexité de contraintes législatives, réglementaires ou liées à une opération de croissance externe ne les pousse à prendre conseil.
Profession non réglementée, le conseil ne rassure guère les entrepreneurs. Et, pour cause, 80 % des cabinets disparaissent dans les dix-huit premiers mois de leur création et seulement 10 % dépassent les quinze ans d'existence. D'où l'importance accordée par les dirigeants à la relation de confiance avec le consultant, à son expertise ou ses références. Ces éléments importent davantage que le prix, lequel ne serait en définitive qu'un élément parmi d'autres. « La vraie difficulté pour les dirigeants de PME et TPE, c'est plutôt l'évaluation du juste prix d'une prestation et le retour sur investissement à en tirer », relève Emmanuelle Weiss. « Bénéficier d'une mesure de financement de type crédit d'impôt recherche les aiderait à franchir le pas », ajoute-t-elle. En France, seulement 10 % des entreprises recourent au conseil, contre 30 % chez les Anglo-Saxons.

MURIEL JASOR

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